Chardons infos N° 56 printemps 2005

  

 

André Dussollier

En quelques mots, pouvez-vous nous faire un petit rappel de vos années cruseilloises ?
J'avais quatre ans en arrivant à Cruseilles. Mon père venait d'être nommé receveur percepteur du Trésor. J'habitais dans la maison au pied des Coudrets. J'y suis resté quatorze ans, toute mon enfance et mon adolescence, entre la luge au Pontet, le foot aux Dronières, le vélo au Salève et les semaines passées comme interne aux lycées de St-Julien, de Thonon et Berthollet à Annecy, après l'école primaire à Cruseilles, de quatre à dix ans, avec M. Servettaz et Mme Maulini.

 

Qu'est-ce qui vous a amené à ce métier ?
Une professeur de lettres : Mlle Schlemmer, à St-Julien, qui nous emmenait voir du théâtre et qui montait des pièces au lycée. J'avais dix ans. Une grande reconnaissance pour elle, très entreprenante, qui aimait la représentation théâtrale et l'incarnation de pièces plutôt destinées à être lues que jouées dans l'enseignement traditionnel.

 


Quels sont vos souvenirs de foot de l'époque ?
Les matchs avec les équipes 2 et 3 de Cruseilles, les déplacements joyeux dans les voitures des dirigeants et joueurs. Toute la semaine était tendue vers le plaisir de se retrouver le dimanche sur les terrains de foot de la région.

Quelle place occupiez-vous sur le terrain ?
Milieu de terrain.
 

Quels sont les joueurs locaux qui vous ont marqué ?
Daniel et Georges Revillard, mes premières idoles, et qui le sont restés, malgré Kopa, Platini et Zidane. Et puis aussi Jean-François Bouchet, dit "la puce", insaisissable ailier gauche.

A quel footballeur auriez-vous aimé ressembler ?
Entre Georges Revillard et Ronaldinho.

Jouez-vous encore ? Si oui, avec qui ?
Des copains, acteurs ou pas, et nos enfants, le dimanche, toujours. Sur scène, chaque soir en ce moment, dans un spectacle que j'ai conçu et que je joue seul au théâtre de la Gaieté-Montparnasse à Paris : "Les athlètes dans leur tête".

Selon vous, quel est le comédien qui a le plus de qualités de footballeur ?
Eric Cantona.

Et le footballeur qui a le plus de qualités de comédien ?
Eric Cantona.


On vous dit supporter du PSG, pourquoi au fait ?
Parce qu'après Cruseilles, puis Annecy, je vis à Paris, et que j'ai la mentalité d'un supporter de St-Etienne qui défend et supporte les couleurs de son village.

Suivez-vous les résultats des équipes du coin ?
Bien sûr. J'ai encore mes espions, dont notre inamovible et éternel président, Pierre Deconche.

Qu'est-ce qui vous manque le plus de Cruseilles et de ses environs ?
La nature, la terre, la montagne, le bleu du ciel, l'oxygène de Cruseilles, les Coudrets, le curé d'Ars, le Pontet, les foins l'été, le ski dans le champ des Brand, les matchs de foot en-dessous de la perception avec Dédé Demelchior, les Molle, les Revillard, les Bouchet et les Deconche aux Dronières, les mûres et les champignons, et mille mètres d'altitude.

 

Tout et tous me manquent.

 

Vous avez tourné au château des Avenières. Où et quand pourrons-nous voir cette production ?
"Mon petit doigt m'a dit", un film de Pascal Thomas, dont nous avons commencé le tournage avec Catherine Frot au "maintenant" magnifique château-hôtel des Avenières, sortira sur les écrans de cinéma le 16 Avril 2005.

Enfin, pour terminer, si on vous demandait de choisir entre :
un footing aux Dronières ou un tour de vélo au Salève ?
Lors de ce tournage, j'avais d'emblée choisi le Salève à vélo. La descente jusqu'à Cruseilles, belle et facile… le retour vers le Salève s'est arrêté à l'Abergement dans la voiture de Geo Revillard, qui a eu la bonne idée de passer ce jour-là. Sans lui, j'arrivais aux Avenières en pleine nuit.

Un reblochon ou une tomme de Savoie ?
Impossible de "trancher". Les deux.

 

Une cueillette de champignons dans les bois Chardons ou du shopping ?
Les chanterelles, les trompettes de la mort et les Bolets… mais je ne vous dirai pas les coins!

A la buvette, du vin chaud ou une infusion ?
Du vin chaud, c'est ma petite "madeleine" à moi. Ca me rappelle les après-matchs en hiver dans la neige à Cruseilles.


Le bouchon de Cruseilles ou un encombrement sur le périphérique parisien ?
Le bouchon de Cruseilles ; il devient énorme mais il sera toujours moins stressant que la vie parisienne et je pourrais voir au ralenti tout ce qui n'a pas changé : l'hôtel des Bel sur la gauche, en arrivant de St-Julien, la presse où je retrouvais Madeleine Megevand, la maison de mes cousines : "les Gaudin", l'école. Je ferais même une boucle par les Ebeaux.

La fontaine de la place de l'Église qui est toujours là, grâce à Thérèse Sallaz, la tante des Revillard, qui s'est beaucoup battue pour elle devant les bulldozers qui devaient la détruire, l'église inchangée, sa cloche, et puis, la remontée vers ce qui a changé et s'est embelli : le Corbet puis la Charrière.

C'est bien le premier bouchon qui me sera aussi sympathique qu'émouvant. A propos, c'est pour quand, le viaduc et la déviation prévus depuis trente ans pour éviter Cruseilles ?

Tout le monde en parle, mais peut-être que tout le monde a envie de traverser Cruseilles, et de s'y arrêter. Je comprends! Pour moi aussi Cruseilles sera toujours incontournable.

(GC)

 

 

    

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