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André Dussollier
En quelques
mots, pouvez-vous nous faire un petit rappel de vos
années cruseilloises ?
J'avais quatre ans en arrivant à Cruseilles. Mon père
venait d'être nommé receveur percepteur du Trésor.
J'habitais dans la maison au pied des Coudrets. J'y suis
resté quatorze ans, toute mon enfance et mon
adolescence, entre la luge au Pontet, le foot aux
Dronières, le vélo au Salève et les semaines passées
comme interne aux lycées de St-Julien, de Thonon et
Berthollet à Annecy, après l'école primaire à
Cruseilles, de quatre à dix ans, avec M. Servettaz et
Mme Maulini. |
Qu'est-ce
qui vous a amené à ce métier ?
Une professeur de lettres : Mlle Schlemmer, à St-Julien,
qui nous emmenait voir du théâtre et qui montait des
pièces au lycée. J'avais dix ans. Une grande
reconnaissance pour elle, très entreprenante, qui aimait
la représentation théâtrale et l'incarnation de pièces
plutôt destinées à être lues que jouées dans
l'enseignement traditionnel.
Quels sont vos souvenirs de foot de l'époque ?
Les matchs avec les équipes 2 et 3 de Cruseilles, les
déplacements joyeux dans les voitures des dirigeants et
joueurs. Toute la semaine était tendue vers le plaisir
de se retrouver le dimanche sur les terrains de foot de
la région.
Quelle place occupiez-vous sur le terrain ?
Milieu de terrain.
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Quels sont
les joueurs locaux qui vous ont marqué ?
Daniel et Georges Revillard, mes premières idoles, et
qui le sont restés, malgré Kopa, Platini et Zidane. Et
puis aussi Jean-François Bouchet, dit "la puce",
insaisissable ailier gauche.
A quel
footballeur auriez-vous aimé ressembler ?
Entre Georges Revillard et Ronaldinho.
Jouez-vous encore ? Si oui, avec qui ?
Des copains, acteurs ou pas, et nos enfants, le
dimanche, toujours. Sur scène, chaque soir en ce moment,
dans un spectacle que j'ai conçu et que je joue seul au
théâtre de la Gaieté-Montparnasse à Paris : "Les
athlètes dans leur tête".
Selon
vous, quel est le comédien qui a le plus de qualités de
footballeur ?
Eric Cantona.
Et le
footballeur qui a le plus de qualités de comédien ?
Eric Cantona. |
On vous dit supporter du PSG, pourquoi au fait ?
Parce qu'après Cruseilles, puis Annecy, je vis à Paris,
et que j'ai la mentalité d'un supporter de St-Etienne
qui défend et supporte les couleurs de son village.
Suivez-vous les résultats des équipes du coin ?
Bien sûr. J'ai encore mes espions, dont notre inamovible
et éternel président, Pierre Deconche.
Qu'est-ce qui vous manque le plus de Cruseilles et de
ses environs ?
La nature, la terre, la montagne, le bleu du ciel,
l'oxygène de Cruseilles, les Coudrets, le curé d'Ars, le
Pontet, les foins l'été, le ski dans le champ des Brand,
les matchs de foot en-dessous de la perception avec Dédé
Demelchior, les Molle, les Revillard, les Bouchet et les
Deconche aux Dronières, les mûres et les champignons, et
mille mètres d'altitude.
Tout et tous
me manquent.
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Vous avez
tourné au château des Avenières. Où et quand
pourrons-nous voir cette production ?
"Mon petit doigt m'a dit", un film de Pascal Thomas,
dont nous avons commencé le tournage avec Catherine Frot
au "maintenant" magnifique château-hôtel des Avenières,
sortira sur les écrans de cinéma le 16 Avril 2005.
Enfin, pour
terminer, si on vous demandait de choisir entre :
un footing aux Dronières ou un tour de vélo au Salève ?
Lors de ce tournage, j'avais d'emblée choisi le Salève à
vélo. La descente jusqu'à Cruseilles, belle et facile…
le retour vers le Salève s'est arrêté à l'Abergement
dans la voiture de Geo Revillard, qui a eu la bonne idée
de passer ce jour-là. Sans lui, j'arrivais aux Avenières
en pleine nuit.
Un reblochon ou une tomme de Savoie ?
Impossible de "trancher". Les deux. |
Une
cueillette de champignons dans les bois Chardons ou du
shopping ?
Les chanterelles, les trompettes de la mort et les
Bolets… mais je ne vous dirai pas les coins!
A la buvette, du vin chaud ou une infusion ?
Du vin chaud, c'est ma petite "madeleine" à moi. Ca me
rappelle les après-matchs en hiver dans la neige à
Cruseilles.
Le bouchon de Cruseilles ou un encombrement sur le
périphérique parisien ?
Le bouchon de Cruseilles ; il devient énorme mais il
sera toujours moins stressant que la vie parisienne et
je pourrais voir au ralenti tout ce qui n'a pas changé :
l'hôtel des Bel sur la gauche, en arrivant de St-Julien,
la presse où je retrouvais Madeleine Megevand, la maison
de mes cousines : "les Gaudin", l'école. Je ferais même
une boucle par les Ebeaux.
La fontaine de la place de l'Église qui est toujours là,
grâce à Thérèse Sallaz, la tante des Revillard, qui
s'est beaucoup battue pour elle devant les bulldozers
qui devaient la détruire, l'église inchangée, sa cloche,
et puis, la remontée vers ce qui a changé et s'est
embelli : le Corbet puis la Charrière.
C'est bien le premier bouchon qui me sera aussi
sympathique qu'émouvant. A propos, c'est pour quand, le
viaduc et la déviation prévus depuis trente ans pour
éviter Cruseilles ?
Tout le monde en parle, mais peut-être que tout le monde
a envie de traverser Cruseilles, et de s'y arrêter. Je
comprends! Pour moi aussi Cruseilles sera toujours
incontournable.
(GC)
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