Chardons infos N° 56 printemps 2005

  

     
 

  Je m’souviens...
d’André Dussollier

 

Dès l'arrivée de la famille Dussollier à Cruseilles, nos familles se sont retrouvées assez proches : nos mères se connaissaient pour avoir fréquenté le même lycée à Annecy, et nos pères pour se côtoyer souvent dans l'exercice de leurs fonctions (Trésorier Municipal et Maire de Cruseilles). Les parents d'André étaient, à cette époque, un des premiers foyers de Cruseilles à être équipés d'un téléviseur couleur, et de ce fait, André, qui se sentait un peu seul à la maison, nous invitait, mes frères et moi, pour regarder certains reportages sportifs (les 24 heures du Mans, par exemple).

Puis, au début des années 60, nous nous sommes retrouvés étudiants au Lycée de Saint-Julien en temps qu' "internes externés" (comme il aime bien le raconter lors de certaines de ses interviews) : interne la journée au lycée, chambre en ville la nuit. Chaque lundi matin, la 403 noire de M. Dussollier nous emmenait à Saint-Julien pour nous reprendre en fin de semaine. Au lycée nous avions l'occasion de nous rencontrer, André, Alain Artaud, le fils de l'instituteur de Copponex, et moi-même, soit dans une salle d'étude qui se transformait rapidement en salle de détente, soit le mercredi après-midi en sports collectifs (basket ou rugby… et oui! le prof de gym n'était pas footeux!)

Le ballon rond à Cruseilles nous a peu donné l'occasion d'évoluer dans la même équipe; les parents Dussollier n'encourageaient pas leur fils, au contraire, à pratiquer ce sport qui leur paraissait violent ; et pourtant les gestes techniques d'André étaient évidents et de qualité ; il lui fallait souvent, au début, user de stratagèmes pour sortir de la maison le dimanche après-midi et retrouver ses équipiers aux Gorges ou sur d'autres terrains de la région. Les rares rencontres où nous nous soyons côtoyés sur un terrain de foot se sont faites à l'occasion de matches de gala, l'un, organisé conjointement par André avec ses amis du sport et du show-biz parisien et par la presse régionale, le Dauphiné en l'occurrence ; l'autre, organisé par le F.C. Cruseilles, et pour lequel André m'avait toujours assuré de sa présence, pour le départ des anciens de l'équipe fanion : les Bouchet, Lavorel et Revillard.

A chacune de nos retrouvailles c'était le même refrain : -"Quand je repasse dans la région je m'arrête." Je sens qu'il a envie de revenir, de prendre du temps pour encore et toujours parler de sa jeunesse passée à Cruseilles, mais son emploi du temps ne le lui permet pas. Alors, chaque fois que je peux, je m'arrange pour faire coïncider un voyage à Paris avec une représentation théâtrale où André évolue et où l'on peut se rencontrer après le spectacle, en attendant qu'il m'invite à le voir tourner une séquence de son prochain film!

 

Geo Revillard

 

 

    

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