SOURIRES DU SENE-REGAL !

  

Un taxi brousse joliment décoré

 

Début janvier, invité par Claude et Josette PHILIPPE, qui passent l'hiver sous le doux climat sénégalais, je n'ai pas hésité longtemps à quitter notre contrée si froide et grise en cette période de l'année.

Après un voyage sans encombre, ponctué d'une halte à Casablanca, je suis arrivé à 5h00 du matin à l'aéroport de Dakar, où Claude et son fidèle chauffeur, Michel, m'attendaient.

Après 80 kilomètres de trajet sur des routes relativement bonnes, je me suis retrouvé à proximité de M'Bour, lieu de villégiature de Claude et Josette. Les petites résidences avec vue sur la mer sont fonctionnelles et, Sénégal oblige, gardées par un gardien très attentif à tous les mouvements.

De suite, grâce à Claude, le courant va passer avec les sénégalais, toujours très souriants et heureux de vivre ; bien sûr, en voyant un " toubab ", (européen en wolof), beaucoup pensent " affaires " en proposant leurs produits locaux, mais contrairement à ce que l’on peut voir dans d'autres pays, en cas de refus, ils n'insistent pas.

 

La première excursion nous conduira à l'Ile de Gorée, au large de Dakar, après d'interminables bouchons ; à cette occasion, nous aurons le temps de contempler le parc automobile local, assez hétéroclite, dirons-nous, avec notamment ces taxis-brousse remplis à ras bord. Tout au long du parcours, nous remarquerons aussi des milliers de moutons, amenés par des Mauritaniens, et dont les jours sont comptés. En effet, le Sénégal étant composé majoritairement de Musulmans, la fête du mouton, appelée Tabaski (l'Aïd el Kébir chez les Arabes), a lieu chaque année, et même 2 fois en 2006 (ce qui est rare : tous les 66 ans!).

 

Après un petit parcours en chaloupe, nous découvrons donc l'Ile de Gorée, 300 m. par 900 m., où pendant 3 siècles, des millions de noirs de toute l'Afrique de l'Ouest ont transité pour rejoindre les Antilles et l'Amérique. Ils furent arrachés de leur sol natal et, avec la complicité des chefs de villages, échangés comme de la vulgaire marchandise. Cette visite nous rappelle à tous ô combien le pire ennemi de l'homme… est l'homme!

Nous déjeunons au bord du Lac Rose, lieu d'arrivée du Paris-Dakar, lac bien nommé, à la densité de sel de 300 grammes par litre! Inutile de dire que comme dans la Mer Morte, il y est impossible de couler! Le sel, excellent, est extrait après un travail très pénible et douloureux à cause des brûlures.

Au retour, traversée de villages pittoresques où chacun s'affaire, notamment dans les ateliers de réparation de voitures, où 15 à 20 personnes désossent…ou essaient de remonter un véhicule.

La seconde excursion se fera dans le sud, à Joal, patrie de Léopold Sedar Shengor, ancien Président du Sénégal et Membre de l'Académie Française. Visite de l'étonnante Ile aux coquillages, de l'Ile aux oiseaux, véritable havre de paix pour cette multitude de volatiles. Détour aussi auprès du baobab sacré, vieux de 750 ans, à l'énorme tronc dans lequel peuvent entrer 30 personnes!

  

Combat de lutte en pleine brousse, invitation à fêter la Tabaski chez notre ami Laye SARR, sélectionneur de l'équipe nationale, visites fréquentes à M'Bour, son marché animé et multicolore, son port de pêche aux 500 pirogues joliment décorées, une gastronomie succulente, 12 jours de séjour n'ont pas été de trop pour découvrir un pays et des gens merveilleux. Tous mettent en avant la solidarité, la reconnaissance, le respect, tant de vertus oubliées sur notre vieux continent.

Avant de visiter ce pays, j'avais déjà du mal à dire qui, de la France ou du Sénégal, était le plus "civilisé" des deux… eh bien après ce séjour, j'ai fait mon choix… et ce n'est pas celui qu'on pourrait croire !

Mangui dem (au revoir en wolof) !

Au port de M'Bour, les femmes écaillent le poisson

 

 

   Sébastien Cusin

 

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Chardons Infos N°58

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