J’ai participé à la création de l’E.S. Cernex, en 64. C’est l’idée de quelques gars qui a pris corps autour du Curé Place, Président, et de René Dusonchet, Vice-Président. Ce tandem à la "Dom Camillo-Peppone" intriguait beaucoup les gens de l’extérieur, mais il fonctionnait à merveille!

Nous avions reçu une précieuse aide de 2 instituteurs, M. Lancian, de Poisy, et Gustave Gros, de Valleiry, qui nous avaient expliqué les règles à suivre pour fonder notre club. La "Pépé" Charrière était allée enregistrer le club à l’agence Havas à Annecy. Si nous avions pensé que ce serait si compliqué, je ne sais pas si nous nous serions lancés!

A l’époque, tout était plus artisanal. Nous faisions nos réunions chez Dusonchet. C’est là aussi que le Dr. Gaudin venait faire les visites médicales, un soir en semaine! Moi, j’étais à la fois secrétaire et trésorier. Il m’est bien parfois arrivé de signer des licences au dernier moment, faute de voir les joueurs! Par contre, je n’ai joué que la deuxième année. J’étais meilleur au stylo! Nous n’avions alors qu’une équipe, 14 joueurs, et encore, Grémion, de Cruseilles, avait-il dû se résoudre à signer... 10 mutations d’un coup!

On a mis un certain temps avant d’obtenir un terrain bien à nous. Le "vieux" terrain n’a été créé que dans les années 70. Nous avons joué un peu partout : vers le château de Cernex, chez Bretton, en-dessus de La Motte, et même à Saint-Blaise sur un terrain en pente assez prononcée!

Pour les entraînements, c’était pareil, rien de fixe: ils avaient lieu de temps en temps, près du château. C’était mes frères qui composaient l’équipe avec Marcel Saxod. Je me souviens qu’il ne faisait pas bon laisser un Charrière sur la touche! Pour éviter le forfait, réglementaire en-dessous de 8 joueurs, on prenait parfois un joueur d’en face. N’empêche que nous étions montés dès la première année, avec seulement un match nul et pas de défaite!

Il n’y avait pas beaucoup de joueurs, mais je me souviens de supporters inconditionnels dès le début : René Excoffier, que j’ai emmené voir les matches pratiquement jusqu’à ce qu’il nous quitte, le Petit Léon de Chez Gresat, Albert Mégevand de Verlioz…

Je me souviens aussi de joueurs, Baillard, tout fier d’avoir marqué un but, même s’il était contre son camp, ou Compagnon, "Bulldozer", à qui on avait dit, un peu à la légère, de bloquer l’adversaire, ce qui s’était soldé par 2 joueurs au tapis. Je me rappelle aussi d’un match à Valleiry où nous perdions 2/0 à la mi-temps. Gustave Gros, l’estimant "plié", était parti, pour apprendre ensuite au bistrot que nous avions remis 2 buts dans la seconde mi-temps, dont un -un peu de la main…- de Guy Deffayet, et que nous avions même failli gagner avec un tir sur la barre à la dernière seconde !

A cette époque, il n’était pas question des enfants. C’est vrai que je suis assez fier, aujourd’hui, de voir l’ampleur qu’a pris le Club, et sa solidité !

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