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Les "Sénégaulois"
de Cernex
près avoir fait connaissance avec Laye Saar
et lui avoir rendu visite au Sénégal, Josette et Claude Philippe se sont
pris de passion pour ce pays et surtout ses habitants, au point de
gagner auprès de leurs amis Africains le surnom (flatteur) de "Sénégaulois".
Il faut préciser que nos cernexois se rendent là-bas hors des sentiers
battus et surtout des complexes et des circuits ultra touristiques. Ils
privilégient les longs séjours, de préférence lorsque les températures
deviennent moins clémentes sous nos latitudes. Et cela tombe plutôt bien
: en même temps que la trêve hivernale de l'Etoile Sportive, n'est-ce
pas, Claude ?
Il nous est apparu intéressant de recueillir leur témoignage, entre deux
immersions en terre Sénégalaise, histoire de tordre le cou à certaines
idées reçues. L'entretien a largement débordé. Claude est certes
volubile, mais quand il s'agit d'évoquer ce sujet, Josette n'est pas en
reste non plus.
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Claude Philippe entouré
de l’ancien sélectionneur de l’équipe du Sénégal, Guy Stéphan, et du
nouveau, Laye Saar
En Afrique, les Philippe
prennent leurs quartiers d'hiver à 3 km de M'Bour, cité de 200.000 âmes
au bord de la mer, qui est aussi le second port de pêche du pays. Cela
nous amène à évoquer en premier lieu, non pas le colin, mais plutôt la
sole turbo, la lotte, le mérou, poissons préférés de nos "Sénégaulois",
que l'on trouve à 2 euros le kilo sur le marché. La mer proche nourrit
beaucoup les locaux, qui sont aussi friands de l'oignon, ingrédient
principal de toutes leurs sauces. Ce bulbe comestible fait partie des
produits de première nécessité, au même titre que le riz, le mil, la
pomme de terre, le sucre, l'huile d'arachide ou le savon. Les Sénégalais
utilisent beaucoup ce dernier. Ils sont très coquets, soucieux de leur
apparence. Leur plus grande richesse, c'est eux-mêmes, et logiquement,
ils en prennent soin. L'activité physique est aussi très pratiquée, par
souci d'esthétisme, et le sport numéro un est... la lutte! Dans chaque
village sont organisés des tournois. Bien sûr, le football arrive juste
après et les jeunes pratiquants sont souvent impressionnants
techniquement. Mais ce sport souffre du manque de structures. Pour
preuve, il n'existe que quatre pelouses dans tout le pays, les autres
aires de jeu sont en sable (non stabilisé)!
Josette partage le repas d’une famille Sénégalaise
Le
Sénégalais moyen vit au jour le jour et la débrouillardise est plus une
nécessité qu'une vocation. Le meilleur exemple est sans doute donné par
les garagistes qui font des miracles en mécanique, avec un peu de pièces
d'occasion et beaucoup de bricolage. Claude loue également l'excellence
et l'abnégation des artisans, notamment ceux qui travaillent le bois,
caïcédrat, baobab, eucalyptus ou fromager.
Un pan important de l'économie repose sur le négoce, domaine souvent
réservé aux femmes qui vont vendre des produits en tous genre. Celles-ci
sont les piliers de la famille, et même si la polygamie est une réalité,
un système de dot limite "économiquement" son utilisation.
Un élément a marqué nos concitoyens: la force de la cellule familiale.
Elle est telle que chez eux, par exemple, les maisons de retraite
n'existent pas!
Cela ne doit-il pas nous interpeller quelque part? GC
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