Antoine Montant

Les sens dans tous les sens

 

Ce n'est pas tous les jours que nous avons un champion du Monde, dans le coin. Qui plus est, le petit frère de notre trompettiste préféré, aux Chardons.

 

Antoine, on l'a tous un peu vu grandir, on est quelques-uns à l'avoir attendu dans le car du ski-club, quand encore minot il s'est perdu sur les pentes des Contamines…

 

Allez, ça fait un moment qu'on y pense, cette fois, on le fait, cet article sur lui… Après tout, il est champion du monde dans sa discipline!

Mais au fait, c'est quoi, sa discipline ???

 

 A bien y regarder, en a-t-il seulement, de la discipline, ce frapadingue qui s'amuse à frôler les parois rocheuses en parapente, skis aux pieds, ce marteau qui saute des montagnes en tenue de superman (sans la cape), cet allumé qui laisse une traînée de fumée rouge dans le sillage de son parapente (qui a d'ailleurs, détail amusant, la toile en bas, et l'occupant en haut…)?

 

On verra bien… Je l'appelle à Avoriaz, et je tombe en Andorre, dont il va revenir sous peu, "promis, on se reparlera plus tard, quand ce sera moins cher…" Car comme le dahu, autre animal célèbre de nos belles régions, Antoine, il est typiquement du coin, tout le monde le sait mais c'est pas évident de l'y voir pour autant. D'ailleurs, comme le dahu, je ne l'ai pas vu! 2 ou 3 semaines plus tard, Antoine a vu plusieurs pays mais toujours pas moi! Nous décidons donc de correspondre par écrit.

 

Une chose est sûre : il pose les lapins avec tellement de gentillesse qu'on ne peut pas lui en vouloir! Il a tout de même trouvé le temps, entre la Suisse et la Suède, de répondre à quelques petites questions.

 

Présentation d'un gars dont la réalité commence là où nos rêves ont déjà le vertige… A l'en croire, son parcours est une œuvre collective : merci à Papa, Jean-Claude, qui l'a mis sur des skis à 4 ans, lui insufflant ainsi la passion de la glisse et de la montagne (comme au reste de la famille!).

 

Merci à Val, le grand frère, parti trop jeune voici 2 ans, mais dont la présence imprègne chacun des gestes et des pensées d'Antoine, Val qui aimait essayer toutes les nouvelles pratiques de glisse, et qui a permis à Antoine de commencer à jouer avec un parapente à… 9 ans. Le petit frère est convaincu que c'est ce qui lui donne aujourd'hui une telle aisance en milieu aérien. Merci à toute la famille, en général, puisque notre champion affirme que c'est d'elle qu'il tient sa force mentale chaque jour.

 

 

La vie d'Antoine ne ressemble pas beaucoup à la nôtre… Il a fait sienne la fameuse maxime : "Carpe diem", au sens le plus fort. On pourrait croire qu'il n'a pas de projet de vie très clair. En fait, son projet, c'est de profiter de chaque occasion, quitte à mener une vie un peu décousue, au jour le jour. C'est aussi, d'explorer toutes ses capacités dans les sports qu'il pratique (tout ce qui tient à la glisse et à la montagne, avec ou sans toile, avec ou sans planche(s)…) afin de réaliser "de belles traces dans le ciel et dans la montagne. Ca apaise", dit-il.

 

Il pratique surtout le parapente acrobatique, ou voltige, où selon le même principe qu'en patinage artistique, un jury de 5 à 8 juges note les figures, imposées ou annoncées, réalisées par les compétiteurs, la plus difficile étant l'"infinity tumbling" ("de la corde à sauter avec un parapente" : résumé par notre homme, ça paraît fastoche!). Antoine est le recordman actuel de cette figure avec 120 tours. Les critères portent sur la connexion entre les manœuvres, la gestion de la descente et du placement dans le "box" d'évolution, la réalisation et l'atterrissage (sur lac, pour des questions de sécurité).

 

 

Tout est question de glisse, de gestion et d'esthétisme. Sur les 50 participants éventuels, le meilleur se démarque par son expérience, son mental, la qualité de son matériel… et n'est pas très loin de ses dauphins techniquement. Comme il le dit si bien : "à la base, il faut bien être un peu fou, mais pour durer, il faut aussi de la rigueur".

 

Une autre de ses passion depuis 3 ans, c'est le speed riding, en fait du ski avec des mini-voiles de chute libre ou de parapente, ce qui permet de passer à fond partout en s'envolant au moindre obstacle.

 

Antoine se félicite, depuis 3 ans, de pouvoir vivre de ses passions grâce à des sponsors qui le suivent pour les représenter en compétition, en démonstration ou dans des films (Gradient, Salomon, Nissan, Columbia et Julbo). Comme Icare, mais mieux équipé! Il fait aussi partie des "Soul Flyers" et travaille sur des films avec la boîte de production "Ride the planet".

 

Cet hiver a été rythmé par les compétitions (gagnées) de speed, avant de reprendre la voltige ce printemps…

 

Et pourtant, quand on lui demande comment il voit notre vie à nous, il répond très simplement: "moins de sensations, mais autant de difficultés à gérer et de joies à vivre"! Et quand on lui demande son but, à long terme : "Juste finir heureux, content de ma vie, en famille, avec un chez moi, un truc normal, quoi"!

 

Banal, finalement!

 

(I.D.)

 
       
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