Chardons Infos N°63 - Automne 2008 |
LA chronique à la
morille
Terrain de foot
ou vulgaire carré de pelouse?
Nous nous
réjouissons de proposer à nos lecteurs ce texte de Romain,
dont on sent qu'il maîtrise particulièrement son sujet. Afin
que le traceur laisse sa trace, nous appelons de nos vœux
que cette rubrique devienne chronique.
Les défenseurs pourront rétorquer : une pelouse bien souple leur permettant d'effectuer des tacles glissés à souhait. Enfin quant aux techniciens (non pas de surface, mais bien les plus adroits), certains penseront sûrement que l'herbe doit être tondue à ras, tel un green de golf, pour mériter l'appellation de véritable terrain de football : "un billard"!
À chacun son avis sur la question. mais il est une chose primordiale, qui nous échappe souvent, et qui constitue néanmoins une des bases qui définissent un terrain de foot en temps que tel : ses lignes. L'estampille des traceurs qui ne savent que trop bien que sans leur ouvrage, même la plus belle pelouse du monde ne serait qu'un vert rectangle stérile, inapte à recevoir la moindre rencontre officielle.
En effet, le labeur des traceurs ne se résume pas à quelques lignes de peinture blanche hâtivement répandues dans le but de délimiter la surface de jeu ; il relève d'une véritable entreprise de précision qui ne leur laisse aucun droit à l'erreur sous peine d'être sévèrement "chambrés" par leurs partenaires toujours à l'affût d'un bon mot.
Il est vrai que cet exercice constitue en quelque sorte l'empreinte digitale des traceurs, qui révèle au grand jour leur réel état de forme au petit matin de chaque samedi. Ainsi, l'opération est souvent délicate, sans parler des conditions météo qui sont leur véritable hantise, les poussant parfois même, par week-end pluvieux, à se lever le dimanche matin.
Maintenant que vous savez tout ou presque sur l'ouvrage de ces travailleurs de l'ombre, soyez plus indulgents à leur égard, et n'hésitez pas à rejoindre leurs rangs en gardant à l'esprit qu'un terrain de football non tracé, c'est comme un sapin de Noël sans guirlandes et sans boules, ou encore, comme le dit de façon plus poétique un ancien Président du club dont je tairai le nom : "c'est comme une femme sans seins" !
Romain Gilbert
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© Étoile Sportive Cernex 2008
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