Chardons Infos N°65 - Automne 2009

 

     

     

La chronique à la morille

La vie dans une station australienne

 

La saison de notre chroniqueur Romain aura été ultra courte, puisqu'avec l'énergique Aurélie ils vont séjourner durant plusieurs mois en Australie. Bien que chagrinés par l'éloignement de nos sympathiques compagnons, nous sommes rassérénés par le fait que le club n'a pas perdu deux sociétaires mais s'est au contraire trouvé des ambassadeurs de choc dans l'hémisphère sud! Grâce à notre "envoyé spécial", le Chardons Infos vous propose un peu de dépaysement avec ce texte qui pourrait s'appeler: "la morille au pays des kangourous".

 

Voir l'article la Morille va pousser en Australie

 

Ni de ski, ni service, une station en Australie désigne une grande ferme au milieu de l'outback1 où l'on élève du bétail (généralement des moutons car l'ovin est peu exigeant). Ces gigantesques propriétés, s'étendant sur des distances avoisinant les centaines de kilomètres carrés, nécessitent un dur labeur quotidien.

 

Pour cela, les exploitants font, bien souvent, appel aux services de jeunes étrangers de passage dans ce beau pays. En échange de son travail, chacun se voit offrir le gîte, le couvert et parfois un peu d'argent. Les tâches sont nombreuses et diverses : La première partie se résume au travail concernant le bétail, comme l'entretien des clôtures détériorées par les kangourous et les émeus qui s'y empalent constamment, ou encore le marquage des moutons et leur tonte.

 

Une autre partie du travail concerne les tâches domestiques, comprenant bien entendu le ménage, la préparation des repas mais aussi l'arrosage de la fragile et toujours assoiffée verdure environnante.

 

On comprend aisément pourquoi, car la température en station peut monter jusqu'à 55 degré Celsius et ainsi, boire jusqu'à 7 ou 8 litres d'eau par jour n'est pas une chose insolite. Mais seule l'eau de pluie, recueillie dans d'énormes réservoirs appelés " tanks ", est consommable, car les réseaux souterrains sont impropres. Ils sont utilisés pour tous les autres besoins (douche, vaisselle, arrosage…).

 

L'eau est donc ici une denrée plus précieuse que la bière qui, après de dures et surtout chaudes journées de travail, coule à flot! Néanmoins, le manque d'eau n'empêche pas de côtoyer bon nombre d'animaux aquatiques : essentiellement de petites grenouilles ayant élu domicile dans… les toilettes!

 

En effet, à chaque chasse d'eau tirée, une multitude de batraciens en profite pour faire du toboggan le long des parois; le record s'élevant aux environs de 25 en une seule chasse d'eau.

 

Toutefois, si l'eau est rare, le soleil, lui, ne manque pas et alimente la plupart des propriétés en énergie renouvelable, et pourtant limitée, car après 21h30 le générateur est coupé, privant ainsi tout le monde d'eau et d'électricité : le couvre-feu ! Qui bien souvent n'en est pas un, car après des journées bien remplies, chacun est déjà au lit.

 

Le travail débute à 7h du matin, jusqu'au repas de midi qui est parfois partagé ou parfois consommé au milieu de l'outback. Pendant les journées très chaudes, une pause est accordée en début d'après-midi, car le rendement est loin d'être optimal à ce moment le plus " hot " de la journée. Puis le travail reprend jusqu'au soir, où tout le monde se réunit autour d'une table copieusement garnie. L'ambiance est toujours très agréable : l'australien est accueillant, loquace (malgré un accent à couper au couteau), jovial et plein d'humour. De plus, différentes nationalités sont souvent présentes, ce qui permet d'échanger beaucoup plus facilement. Cette expérience constitue donc un excellent moyen d'apprendre l'anglais.

 

Enfin, une dernière partie du travail demandé peut parfois concerner l'éducation des enfants. Effectivement, les stations sont tellement éloignées de tout, principalement des villes, qu'il est impossible pour les enfants d'aller à l'école quotidiennement.

 

Ils suivent donc des cours par internet, complétés par des leçons à domicile dispensées par ceux qui se sentent aptes à cet exercice pas toujours aisé pour un non-anglophone.

 

 

Il est vrai que certaines stations peuvent se situer à 700 km de la ville la plus proche. Ainsi lorsque vous vous trouvez sur le chemin et que les ombres commencent à s'allonger, vous priez pour ne pas tomber en panne; on se sent tellement petit au milieu de ces immensités s'étendant à perte de vue! Les exploitants font donc leurs provisions pour de longues durées, parfois jusqu'à 2 ou 3 mois. Quant à la nourriture des nombreux chiens servant à réunir le bétail, elle est principalement constituée de kangourous, d'émeus et de lapins chassés.

  

En effet, ces derniers sont beaucoup trop nombreux et consomment la nourriture destinée aux moutons, qui, s'ils ne sont que 6000, par exemple, constituent seulement un petit cheptel!

 

En résumé, la vie dans une station australienne est donc loin d'être similaire au mode de vie citadin. Les exploitants doivent s'adapter à un climat rude, à des terres austères et à une existence assez solitaire. Par ailleurs, il n'en reste pas moins que la vie en station est très agréable tout comme les personnes qui l'occupent car leur mentalité diffère un peu de la nôtre. Peut-être se résume-t-elle en ces mots : " Une vie simple mais bien remplie ".

 

P.S : rendez vous au prochain épisode " L'Australie : Terre de contrastes "

À la fois une île et presque un continent à part entière, l'Australie abrite seulement 17 millions d'habitants pour une superficie 14 fois supérieure à la France : Une immensité. Donc peu d'habitants, mais de qualité ! En effet l'australien et très accueillant….

Romain Gilbert

 

1 Désert australien

 

 
 
 

      

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