|
Les pompiers de
Cruseilles
Vous
ne vous en doutez peut-être pas, mais le travail de rédacteur dans
le Chardon Info, n’est pas de tout repos, particulièrement en ce qui
concerne le choix des sujets abordés dans cette publication
biannuelle locale. Après plus de 70 numéros, l’inspiration vient
parfois à manquer pour trouver des sujets originaux; les évènements
intéressants se déroulant dans la région n’étant pas toujours
pléthore. Je me suis donc dis parlons des personnes qui comptent et
nous sont indispensables au quotidien. Mon choix s’est naturellement
porté vers les sapeurs-pompiers, ces gens auxquels on souhaite ne
jamais avoir à faire, dans l’exercice de leur métier. En effet, leur
mission principale est la protection des personnes des biens et de
l’environnement. Exercices extrêmement difficiles qui les
confrontent constamment à des situations dangereuses ou des
accidents graves. Dans tous les cas, ces hommes et ces femmes
doivent avoir un mental d’acier pour pouvoir supporter ces épreuves.
Pour en savoir plus sur ce sujet, Florent Hyvron, 20 ans, pompier
volontaire à la caserne de Cruseilles nous parle de ce métier si
altruiste.
Tout d’abord, d’où te vient cette
passion ?
De la famille, je pense. Mon père, mon
cousin et mon oncle ont été pompiers. À treize ans, j’ai intégré les
J.S.P. (Jeunes Sapeurs Pompiers) à Saint-Julien. Jusqu’à seize ans,
j’y allais deux à trois fois par semaine. C’était une activité qui
me correspondait bien, avec son aspect sportif et son esprit de
groupe très important. De plus, on participait souvent à des
concours et s’était vraiment sympa de pouvoir en gagner quelque uns.
Qu’est ce qui te plaît le plus
lorsque tu pars en intervention ? Qu’est ce que cela t’apporte ?
La reconnaissance des gens. C’est
vraiment très gratifiant.
Au contraire, qu’est ce qui te
pèse le plus ? Qu’est ce qui est le plus difficile ?
La détresse des gens, autant sur le plan
social que lors d’accident graves. Lorsqu’ils font appel à nous, ils
nous ouvrent leur porte et on entre vraiment dans leur intimité. On
est loin de soupçonner tous les problèmes auxquels les gens sont
confrontés.
Tu es sapeur pompier volontaire et
non professionnel. Comment combines-tu cette activité avec ton
métier ?
Comme tous les autres. Et je n’ai encore
ni femme, ni famille. J’admire les femmes de pompiers qui exercent
depuis vingt-cinq ans. Cela ne doit pas être facile tous les jours.
À la caserne de Cruseilles, nous sommes environ quarante cinq.
Quatre seulement sont professionnels, un est professionnel et
volontaire à la fois. Ce dernier cumule donc vraiment beaucoup
d’heures d’astreinte. Nous sommes tous répartis en quatre équipes.
Chacune est de garde un soir de la semaine et un week-end par mois,
avec un jour complet passé à la caserne. Ensuite chacun s’arrange
avec ses obligations et son agenda personnel.
Est-ce que les pompiers
volontaires sont quand même un peu rémunérés ?
On appelle cela les vacations, c’est un
dédommagement pour le temps passé, mais c’est très infime. De toute
façon, on ne fait vraiment pas ça pour ça.
Quel est ton grade ?
Je suis sapeur première classe (cela
nécessite au minimum deux ans de service et aussi d’avoir réussi les
formations nécessaires). Je passe actuellement une autre formation
afin d’ être caporal et donc chef d’équipe. C’est possible après
trois ans de service.
As-tu déjà pensé à devenir pompier
professionnel ? Quelle est la démarche à suivre ?
Il faut passer un concours national
extrêmement difficile où il y a beaucoup de participants et très peu
de places. J’en ai envie mais je sais que je ne suis pas encore prêt
car cela requiert une énorme préparation physique. J’attendrai donc
quelques années pour y participer. Ensuite si l’on est reçu, on
devient pompier professionnel stagiaire et l’on peut être affecté
n’importe où en France.
Cela ne te poserait pas de
problème ?
Non, pas du tout, je vois plus ça comme
une chance de découvrir autre chose, de voir comment cela fonctionne
ailleurs.
À ton avis, quelles sont les
qualités principales pour exercer ce métier ?
Difficile à dire. La modestie, je pense.
Rester simple et discret. De plus, nous sommes tenus de garder le
secret professionnel sur tout ce qui se passe durant les
interventions. C’est quelque chose qui nous tiens très à cœur.
Est-ce
que tu t’es déjà retrouvé dans des situations où tu as eu peur ou
bien que tu n’as pas su gérer ?
Non pas vraiment, car nous sommes bien
organisés et les règles de sécurité sont très strictes et très
respectées. Les choses ont beaucoup évoluées à ce niveau et c’est
vraiment important. Par exemple lors d’incendie, nous devons
toujours garder un œil sur nos collègues ou encore toujours se
ménager une issue de secours accessible. Toutefois, il n’y a jamais
de risque zéro. C’est après coup qu’on se rend parfois compte du
danger auquel on était confronté.
Quelles sont les situations dans
lesquelles vous devez intervenir le plus souvent ?
Le secours aux personnes représente
environ 70 % de nos interventions. Que se soit pour des malaises,
des chutes, des arrêts cardiaques.
As-tu quelque chose à ajouter pour
ceux qui souhaitent s’engager dans les sapeurs pompiers ?
Oui, la caserne de Cruseilles recrute
des sapeurs-pompiers volontaires. Cela demande beaucoup de temps et
d’investissement mais les pompiers, c’est comme une deuxième
famille, ça créé des liens forts. C’est une activité vraiment
dynamique et nous nous réunissons souvent pour faire des activités
ensemble.
N’hésitez pas à contacter le Lieutenant
NOEL Christophe au 04 50 44 11 90 pour de plus amples
renseignements.
Les casernes organisent également
souvent des événements sportifs comme des cross, des treks, des
courses de v.t.t…
À Cruseilles, nous donnons également des
formations de premier secours, et il ne faut pas hésiter à se
renseigner auprès Chef de Centre .
Enfin, je tiens à souligner que depuis
maintenant deux ans, nous avons mis en place une section J.S.P. à
Cruseilles. Actuellement, nous comptons seize jeunes pour six
animateurs. C’est une chose pour laquelle je me suis beaucoup
investi car j’ai eu la chance d’en profiter quand j’étais adolescent
et je voulais pouvoir, à mon tour, rendre un peu de ce que l’on
m’avait donné.
Florent
|