Difficile de choisir un match parmi plusieurs milliers de matchs qui ont jalonné l’histoire de l’Etoile. Le choix est peut-être aussi conditionné du fait que je suis plus marqué par l’histoire « récente » du club. Ce match-ci, je l’ai vécu en tant que supporter, et c’est, à mon sens, celui dont la dramaturgie atteint son paroxysme absolu. Le genre de matchs qui participent de l’essence même du football.

Pour le dernier match de l’année, les Blancs recevaient Ville-la-Grand, qui ne jouait plus rien, mais ils devaient dans le même temps compter sur une défaite ou un match nul des leaders du championnat, Saint-Genis. Ces derniers recevaient Bons en Chablais, qui gardait encore grief au onze fanion de l’avoir privé de la première place la saison d’avant. Lili fut dépêché dans le Chablais pour tenir les Chardons au courant de la situation. Tous les ingrédients étaient donc réunis pour vivre un dimanche après-midi riche en suspense et en émotion.

La rencontre aux Chardons (sur le vieux terrain, d’ailleurs !) ne sera qu’une formalité pour les Blancs qui gagnaient déjà 4-0 à la pause. Cependant, sur l’autre terrain qui nous intéressait, les choses se gâtèrent lorsque Saint-Genis inscrivit le but du 1-0 juste avant la mi-temps. Peu après le retour des vestiaires, les joueurs de l’Ain aggravèrent encore le score, compromettant un peu plus les espoirs de montée des joueurs du coach Hervé Musquère.

Mais ce dimanche était l’un de ces jours où vous avez l’impression que tout vous réussit. Comment expliquer sinon que les leaders du championnat, menant solidement 2-0 et qui étaient alors à seulement 35 minutes de la montée, s’écroulassent ainsi, si près du but ? Oui, car c’est bien ce qui va se produire. Peu après le but du break, les Chablaisiens réduiront le score.

Pourtant, Saint-Genis inscrivit un troisième but qui, pensait-on, sonnait le glas de nos ambitions. C’était sans compter sur l’opiniâtreté de Bons-en-Chablais, qui nous offrit un final dantesque alors que, rappelons-le, ils ne jouaient plus rien. A moins de dix minutes de la fin de la rencontre, les Chablaisiens réduisirent le score et, à la 88ème minute, se virent accorder un pénalty pour une main dans la surface de réparation. C’est dans une atmosphère « particulière » que le coup de pied de réparation sera tiré, plusieurs dirigeants de Bons, nourrissant encore de l’amertume à cause de la saison dernière, allant même jusqu’à demander au botteur de le rater volontairement. Pourtant, le tireur enverra bien le cuir au fond des filets, et l’équipe fanion en championnat d’Excellence, pour la première fois de son histoire.