UN PANDA AU SALEVE !

Laurent Jalabert

 

 

 

Le passage du Tour de France, le 14 juillet dernier aux Chardons, a été incontestablement l'événement de l'été dans la région. Le succès des manifestations organisées autour de l'épreuve a récompensé les bénévoles de l'énorme travail effectué. Cette journée a donné l'occasion au célèbre Laurent Jalabert, surnommé également "le Panda", de traverser des contrées familières, puisqu'il a séjourné de nombreuses années au pied du Salève. "Jaja" porte de multiples casquettes : ancien brillant cycliste professionnel (avec un palmarès long comme l'ascension de l'Abergement sans bidon !), consultant averti et courtisé, et donc, aussi spécialiste de la région !

 

 

Grâce à la famille Dottrens, que nous remercions au passage, nous avons pu recueillir les impressions de Laurent Jalabert, un passionné de sport et un sportif passionnant.

 

 

 

 

En tant qu'ancien habitant de Veyrier, quel souvenir particulier gardez-vous de la région ?

La beauté des paysages, les routes autour du Salève, très agréables, mais aussi très exigeantes. Le style et la qualité de vie de cette région m'ont laissé un souvenir impérissable.

 

Le Salève n'a plus de secrets pour vous ?

En effet, je le voyais depuis ma fenêtre, et à vélo je l'ai gravi sur ses 4 faces, voire parfois lors d'une même sortie, en période d'entraînement intensif.

 

Avez-vous encore l'occasion de revenir dans la région ? Y a-t-il un endroit que vous affectionnez tout particulièrement ?

Malheureusement je ne reviens pas souvent dans la région, une ou deux fois par an, afin de rendre visite aux nombreux amis que je me suis faits pendant les années où j'y ai vécu. Lors du passage du Tour, j'ouvre grand les yeux avec parfois un peu de nostalgie dans le regard.

 

Et en vélo, un parcours dans le coin à ne pas rater, pour vous, ce serait… (hormis la Croisette par Collonges, bien sûr) ?

La Vallée Verte est très sympa, très vallonnée, et a peu de circulation. Sinon, le Salève, pour le plaisir de la vue panoramique, tout près du téléphérique.

 

Le 14 Juillet, en passant à Copponex, vous avez évoqué une "énorme originalité". Quel souvenir en avez-vous ?

Une journée de fête, où les villages étaient décorés avec beaucoup d'originalité. C'est la magie qu'exerce le Tour sur les populations!

 

D'une manière générale, est-ce que les coureurs sont sensibles aux animations qui jalonnent le parcours ?

Les coureurs sont concentrés sur la course, et la décoration des villages leur est parfaitement indifférente. A vive allure, il faut rester concentré, et ils ne voient pas toujours les efforts de déco faits par la population des villes traversées.

 

Et vous-même, quelle a été la chose la plus marquante que vous ayez vue au bord de la route ?

Lors de mon dernier tour, en 2002, énormément de pancartes à mon effigie, et plus particulièrement dans la traversée du Grand-Bornand où, distancé par la tête de la course, j'ai eu tout le loisir d'apprécier la déco mise en place pour l'occasion!

 

Comment expliquez-vous cet engouement inaltérable du public pour le Tour ?

C’est une grande carte postale. La période estivale incite à la détente, et le Tour reste un spectacle gratuit.

 

Et pour le populaire " Jaja" , ce n'est pas trop pesant, ces 3 semaines de juillet ?

Ce sont mes grandes vacances… très studieuses. Beaucoup d'occupations sont au programme de mes journées, mais je n'aimerais surtout pas rater ce rendez-vous !

 

Quelle serait votre première décision si vous deveniez directeur du TDF ?

??? Cela n'arrivera jamais!

 

Pour changer de sujet, on sait que, sportivement parlant, vous vous êtes reconverti dans la course à pied et le triathlon. Vous n'en avez pas assez bavé sur le vélo ?

Si! J'ai même arrêté la compétition en 2002 parce que je n'étais plus motivé pour m'entraîner à ce niveau-là. Après 2 ans sans activités sportives, la volonté de m'y remettre est revenue, et surtout celle de découvrir de nouvelles disciplines!

 

On a l'impression que chaque fois que vous vous lancez dans quelque chose de nouveau, ça marche. Bien sûr, on imagine que vous vous en donnez les moyens, notamment grâce aux entraînements, mais n'êtes-vous jamais ennuyé par des blessures, par exemple ?

Je m'entraîne beaucoup, lorsque je me fixe un objectif, je retrouve mon esprit de compétition. Cependant, la découverte et la maîtrise de la course à pied ne se sont pas faites sans problèmes. En effet, j'ai souffert des articulations, et également de périostite, mais j'aime toujours cet effort.

 

Vous n'êtes pas arrivé à faire chausser les baskets à d'anciens collègues cyclistes ?

Ce n'est pas mon but. Lorsque je me suis lancé dans cette aventure, le coureur cycliste n'existait plus. C'est un nouveau départ, avec un état d'esprit très différent. Mon épouse a chaussé les baskets, et nous partageons la passion de la course à pied.

 

Après les marathons, les triathlons longue distance, on a entendu parler de raids un peu plus…raides!?

On peut tout imaginer… envisager, mais je ne suis pas dans une logique du "toujours plus haut, toujours plus fort!". C'est l'envie et le plaisir que je prends à pratiquer qui guident mes choix, sans aucune contrainte. Je suis seul maître de mes choix.

 

L'Ultra-Trail du Mont-Blanc, auquel on vient d'assister, ça vous tente ?

Cela me semble être encore un effort différent… très technique, mais j'avoue qu'au niveau " défi personnel " c'en est un, et de taille! Alors, pourquoi pas, un jour ?…

 

Pour résumer, quelle est votre définition du sport ?

Vivre des émotions par la maîtrise de son corps ! Cela demande une adaptation à la discipline pratiquée, c'est cette démarche personnelle qui m'a attiré, tant dans le marathon que pour l'ironman.

 

 

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