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Je m’souviens... Stéphane Sublet
Joueur de devoir, Stéphane refuse l'étiquette de footballeur dur dont on l'a parfois affublé: "la preuve : je n'ai jamais pris de carton, ni jaune, ni rouge". Tout juste concède-t-il son goût pour les tacles, et le fait qu'il ne reculait jamais devant l'adversité.
Ses qualités étaient précieuses en Juniors, où il a passé des moments mémorables sous la houlette de Jeanjean Blandin, dirigeant disciple de Léon Deprez pour le "tout le monde jouera", quels que soient les points que cela dût coûter en championnat. Il avoue que les résultats n'étaient pas mirobolants, en partie à cause du manque d'entraînement de ces jeunes, dont la majorité n'étaient disponibles que le vendredi soir. "On avait souvent du mal au fur et à mesure que le match avançait. En fait nos deux meilleures mi-temps étaient la 1ère... et la 3ème"
A l'âge où les fiestas deviennent plus consistantes, citer certains partenaires de l'époque suffit à bien re-situer le contexte : "Foetus" et Bernard Soufflet, qui manquaient terriblement lorsque la saison de ski empiétait sur celle du foot, mais aussi "Coyu", "Tom", qui l'impressionnait par la qualité de son jeu de tête, Patrick Rod, qui courait déjà dans tous les sens, "Pierrot la Goutte", "Bébé", ou encore Christophe Choisnet à qui, se souvient-il, il ne fallait pas chatouiller les chevilles. Nicolas Gilbert, l'actuel président, faisait aussi partie de cette équipe en milieu de terrain. "Inépuisable, mais aussi plus affûté que maintenant".
Toutefois, l'équipier qui l'a le plus impressionné était dans les buts. Stéphane se rappelle d'un "Jean-Jules", souvent abandonné par les siens, auteur d'innombrables sauvetages, de parades phénoménales évitant de cuisantes défaites à l'ensemble de l'équipe". Il faut dire que c'est grâce à nous qu'il est devenu si bon! Si nous avions été plus performants, il aurait été moins sollicité et n'aurait pas progressé autant!" Tout juste s'il ne rajoute pas : "il nous doit tout!". De son goal, notre homme nous rapporte que c'est le seul joueur qu'il a vu prendre une douche... avant un match, afin de se remettre les idées au clair! "Jean-Jules" savait se mettre parfois au diapason de cette génération très conviviale.
Pour revenir au terrain, Stéphane évoque cette demi-saison qui l'avait vu, lui, le défensif, inscrire 3 buts, dont une reprise de volée de 35 mètres, juste après que cet exercice ait été travaillé à l'entraînement. A Pringy, un dimanche matin qui fut le prolongement direct du samedi soir, le terrain recouvert de 5 cm de boue avait donné lieu à de sévères glissades, mais Christophe Choisnet avait quand même trouvé le moyen de finir le match tout propre!
"Cady" n'a pas joué longtemps en Seniors mais garde en mémoire un derby contre Cruseilles où il était affecté au marquage du redoutable David Humbert. Il l'avait muselé pendant une heure, au prix d'une surveillance étroite et exclusive. Ensuite, souhaitant participer un peu au jeu, il consentit un peu d'espace à "Dada", ce qui suffit à ce dernier pour faire basculer le match, finalement plié 3-0. L'un de ses ultimes matchs avant une longue coupure, il l'aura joué en équipe fanion, à Amancy, où il se souvient humblement avoir été un peu perdu sur le terrain.
Peu après, il partait sous les drapeaux pour 18 mois à ... Djibouti, où le climat torride et le peu d'engouement de la population locale pour le ballon rond l'éloignèrent du foot. A son retour de l'armée, il s'est retrouvé tout naturellement réserviste, ou, si vous préférez, joueur en 2, pendant quelques saisons, avant de se mettre à son compte et de raccrocher des crampons qu'il avait beaucoup moins le temps d'user.
GC
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