Etoile Sportive Cernex


  Chardons Infos     Sommaire     Chardons Infos printemps 2014

     


 

    

    

Chronique à la Morille

         

Déjà cinquante ans d’histoire pour le club. Un demi-siècle que tous les joueurs qui se sont succédés à l’E.S.Cernex essaient de marquer un but de plus que l’équipe adverse. Ce principe simpliste, fondement de notre sport, n’a pas changé, et ne changera sans doute jamais. En revanche, en 50 ans, les choses ont beaucoup évolué, comme nous le savons tous. Ce numéro spécial du Chardons Infos étant principalement orienté vers le passé de notre club, j’ai décidé de prendre ici le contrepied et de me tourner vers l’avenir, à savoir : comment pratiquerons-nous le foot au club, lorsqu’il aura un siècle d’existence ?

 

N’ayant pas de boule de cristal, je vais me laisser porter par la vague de l’imagination, à l’instar d’un écrivain de science-fiction, et voir jusqu’où cet exercice intéressant, cette projection mentale, peut nous mener.

 

Beaucoup de questions me viennent à l’esprit, mais la principale est : quelles innovations technologiques pourrait connaître le sport le plus populaire de la planète au cours des prochaines années ? Dans notre esprit, le futur est souvent rattaché à la figure du robot.

 

 

En verra-t-on prochainement prendre une place importante dans le monde du ballon rond ? Certaines disciplines sportives ont déjà adapté de nouvelles méthodes d’entraînement intégrant des robots depuis quelques années. Au rugby par exemple, c’est le robot Thalès qui confronte les joueurs français aux différentes techniques de la mêlée. Au tennis, les sportifs ont l’opportunité de s’entraîner face à des robots lanceurs de balles.

 

En Allemagne, la figure emblématique du tennis de table, Timo Boll, vient récemment de défier un robot pongiste, Kuka. Enfin, une équipe de football du championnat allemand, le Borussia Dortmund, s’est équipée d’un robot d’entraînement pour faire travailler ses joueurs. Appelée le Footbonaut, cette intelligence artificielle aide les joueurs à gagner en précision et en vitesse d’exécution. Le joueur entre dans une cage circulaire. Autour de lui, un mur sur lequel plusieurs zones cibles ont été délimitées (72 au total) et des machines, placées à différents endroits, qui lui envoient des ballons à négocier du mieux possible.

 

Le joueur contrôle le ballon et le renvoie dans l’une des cibles signalées par le robot. Le club allemand est équipé de cet automate depuis mars 2012. Il a été mis au point par Christian Güttler, un designer berlinois travaillant pour l’entreprise Cgoal, qui explique : « Quand un joueur aura passé quinze minutes dans la cage, il aura reçu et passé autant de ballons que ce qu’il aurait pu faire en une semaine normale d’entraînement ».

Dans le même registre, une chaîne de télévision nippone a souhaité défier en Espagne l’un des meilleurs joueurs de football de la planète : Lionel Messi. Le challenge consistait pour l’Argentin à réussir à marquer un penalty à un robot gardien. Les Japonais ont déplacé leur robot jusqu’à Barcelone pour que ce duel puisse avoir lieu. Le génie argentin a-t-il été plus fort que le robot ? Les deux premiers tirs ont été stoppés par la machine. Mais Messi est tout de même parvenu à marquer lors de la troisième tentative. Le moins que l’on puisse dire, c’est que le gardien robotisé a donné du fil à retordre au petit prodige du football !

 

D’aucuns pensent que le football du futur passe inévitablement par la case robotique.

 

Les participants du tournoi Robocup en font partie. Cette compétition d’automates, qui a lieu chaque année au mois de juin, rassemble des équipes du monde entier qui développent des robots androïdes joueurs de foot.

L’un des objectifs des participants est de réussir à mettre sur pieds une équipe d’humanoïdes pour battre en 2050 l’équipe humaine championne du monde de football.

 

 

D’ici à 2020, les joueurs pourraient être équipés d’accéléromètres intégrés dans leurs chaussures, permettant de mesurer précisément leur vitesse et leurs performances. Le ballon, quant à lui, pourrait être équipé de capteurs d’impact, afin de mesurer les trajectoires et les sorties de l’aire de jeu, ce qui serait bénéfique non seulement aux joueurs, mais aussi aux arbitres. Personnellement, je ne vois pas comment le football du futur échappera à l’arbitrage par vidéo, les arbitres étant de plus en plus critiqués, au niveau amateur comme au niveau professionnel. « Monsieur Wurtz » est peut-être une espèce en voie de disparition !

 

D’ici 2030, à la maison, le téléspectateur pourrait profiter d’une expérience plus immersive, grâce à des sortes de robots insectes filmant tels de mini-drones, ou grâce à des caméras intégrées aux tenues des joueurs pour regarder le match sous un nouvel angle.

 

 

En 2035, les joueurs pourraient être équipés de capteurs sensoriels pour mesurer et contrôler leur activité physique, leur pression artérielle ou leur rythme cardiaque. Ces capteurs reliés à des machines aideraient les joueurs à améliorer leurs performances et les entraîneurs à mieux gérer les robots humanoïdes, et de vivre une expérience sensorielle unique grâce à une réalité virtuelle très poussée…

 

Tout un programme !

 

Alors, qui sait ? Des robots au Stade des Chardons, dans un demi-siècle ? Après tout, peut-être que le foot n’évoluera pas d’un iota car il est déjà, en lui même, simplement parfait. Et peut-être même, que les mythiques chaussures copa mundial en cuir de kangourou existeront toujours… Si l’animal, lui, n’a pas disparu ! Mais ça, c’est une autre histoire…

 

Romain Gilbert

 



◄ 

 

  ►

15