Le 
				19 décembre 2005, notre ami Jérôme et sa compagne Laurie ont vu 
				naître leur premier enfant, Leny. Après quelques 3 années de 
				bonheur, on lui diagnostique un diabète insulino-dépendant, qui 
				va l’obliger à contrôler sa glycémie jour et nuit et à suivre un 
				régime alimentaire rigoureux. 
				 
				 
				 
				
				Un contrôle de la vue à l’école en CP l’amène chez un 
				ophtalmologue et un orthoptiste. Dès lors, la famille va aller 
				de spécialistes en spécialistes, les voir douter l’un après 
				l’autre, entendre la fameuse phrase servie à tant de parents: « 
				Vous vous faites trop de souci, vous êtes surprotecteurs », et 
				passer des mois de parcours du combattant, de recherche sur 
				internet, de « tuyaux » piochés à droite et à gauche, en ayant 
				le sentiment de n’être pas entendus ni vraiment entourés, en 
				priant pour que tous les symptômes de Leny ne convergent pas 
				vers cet effrayant syndrome de Wolfram dont ils ont entendu 
				parler dans un reportage du Téléthon. 
				 
				
				
				C’est par des connaissances qu’ils obtiendront finalement de 
				faire une recherche génétique, dont le résultat leur sera 
				dévoilé au fil des mois, par 2 ou 3 mails laconiques. 
				 
				
				Le syndrome de Wolfram est confirmé, Leny devient officiellement 
				l’un des 37 porteurs français de cette maladie neuro-dégénérative, 
				le plus jeune diagnostiqué. Pour le conseil génétique, rien 
				n’est prévu, pas même de faire des recherches sur la petite 
				Malia, née entretemps. 
				 
				
				On surveille le diabète et la vue (qui a baissé très rapidement 
				jusqu’à moins de 1/20ème) de Leny, mais aucun contrôle n’est 
				prévu sur les organes qui risquent d’être lésés à plus long 
				terme. A l’école, on prévoit des aménagements au fur et à mesure 
				des événements.
				 
				
				
				Pour la famille, c’est le début d’une tout autre vie, faite de 
				rigueur et de contrôles, de doutes et de surprises, souvent 
				mauvaises… Savoir s’adapter à tout moment, affronter un nouveau 
				symptôme dès qu’on a fini de digérer le précédent…
				 
				
				
				Equilibrer son attention entre les 2 enfants. Accepter, aussi, 
				que le conjoint ait des réactions différentes de soi.
				 
				
				Comme le dit bien Laurie : « la maladie n’est jamais en 
				vacances, et on sait qu’on ne peut pas être sereins quand Leny 
				n’est pas avec l’un de nous deux. Comment demander à un tiers de 
				savoir quoi faire en toutes circonstances ! » On découvre les 
				gens sous un autre jour, certains surprennent, d’autres 
				déçoivent…
				 
				
				
				On entend des réflexions stupides ou maladroites, alors qu’on 
				est soi-même à fleur de peau. On découvre d’autres gens aussi, 
				par le circuit de la maladie, ceux qu’on rencontre sur internet 
				pour parler de tel ou tel aspect du syndrome, même si les 
				échanges restent toujours un peu frustrants, puisque la maladie 
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