A quelques jours de fêter son 82ème anniversaire, Noël MUGNIER, l’emblématique président de l’E. CHILLY, s’en est allé, vaincu par un mal sournois.
Noël, sous son air bourru, avait un cœur en or. En 1977, quand, avec quelques copains, il a décidé de fonder un club à Chilly, il a choisi un terrain, près de chez lui, à Coucy. Et puis, une couleur surprenante de maillots, bien avant l’ETG, le rose. Rose, une couleur paradoxale quand on connaît un peu sa vie. En effet, enfant de l’assistance, il a été élevé à Thusy jusqu’à l’âge de trois ans, puis adopté par l’institutrice de Coucy ; c’est là qu’il va rencontrer « sa » Bernadette avec qui, il va fonder une belle famille. S’il a eu beaucoup de satisfactions dans sa vie, la perte subite de deux enfants l’a ébranlé ; personne ne pouvant se remettre de tels drames.
Pour en revenir au foot, Noël était à la fois un précurseur et un visionnaire. Patient, il a su, étapes par étapes, construire son club de façon magistrale. Au niveau infrastructures tout d’abord avec un petit stade désuet qui est devenu aujourd’hui un complexe sportif fonctionnel. Au niveau sportif ensuite avec, en premier lieu, une équipe féminine très forte, héros de la Coupe de France la saison dernière. Et, puis, une équipe séniors qui milite en régionale 2 et qui a échoué de peu au huitième tour de la Coupe de France samedi dernier. Le dernier match auquel il a pu assister. Noël, c’était aussi un convaincant, un type capable d’entraîner dans son sillage une armée de bénévoles, tous dévoués à sa cause, pour preuve les gigantesques fêtes parfaitement organisées tout au long de la saison.
La convivialité, il y tenait plus que tout, et, si sur le terrain, c’est quelques fois chaud, voire très chaud l’après-match était toujours chaleureux, un peu comme au rugby.
Toujours un carnet de tombola ou une carte de repas à vendre dans la poche, il était connu comme le loup blanc, bien au-delà des environs de Chilly.
Noël était très modeste mais il peut être fier de son action ; il a démontré à certains clubs plus huppés, qu’il était possible de faire beaucoup avec peu et non le contraire !
Tout la haut, près des étoiles, il pourra les voir scintiller, et plus particulièrement celle de « son » Chilly. La voie qu’il a tracée, nul doute que toute sa fratrie et son entourage vont la suivre afin de perpétuer le souvenir d’un immense homme à qui, un dernier hommage, sans doute également immense, sera rendu, ironie du sort, le mercredi 18 décembre à 10h00, le jour de son anniversaire. Repose en paix Noël.