Le bénévole (activas benevolus) est un mammifère bipède qui vit en troupeaux 
				clairsemés au sein des associations.  
					
					
					  
					
					
					
					Les bénévoles se regroupent après 
				le coucher du soleil suite à un signal mystérieux, la 
				convocation. Ces regroupements peuvent durer jusque tard dans la 
				nuit. Ce qui expliquent que les bénévoles aient souvent les yeux 
				cernés à l’image de l’ours à lunettes d’Amérique du Sud (tremarctos 
				ornatus).   
					
					
					  
					
					
					
					Le bénévole vivrait heureux s’il 
				n’y avait pas un ennemi héréditaire, le yaka, ainsi nommé car il 
				ne sait prononcer que deux mots «y’a qu’à ». Le yaka se 
				caractérise par un petit cerveau et une grande gueule. Anonyme, 
				inactif, tapi bien à l’abri dans la cité, le yaka attend. Il 
				attend le moment où le bénévole commettra une erreur, un oubli, 
				une maladresse, pour se dresser et lancer son venin. Alors, une 
				fois atteint, le bénévole développera une maladie grave, le 
				découragement. Les premiers symptômes de cette maladie 
				implacable, sont rapidement visibles : absences de plus en plus 
				fréquentes aux réunions, intérêt croissant pour le jardinage, 
				sourire attendri devant une canne à pêche et attrait de plus en 
				plus vif qu’exercent sur le sujet atteint, un bon fauteuil et la 
				télévision. 
					
					
					  
				
					
					
					Le yaka prolifère, contrairement 
				au bénévole qui a du mal à augmenter ses effectifs. Il n’est 
				donc pas possible que les bénévoles, décimés par le 
				découragement, disparaissent et que dans quelques années on ne 
				rencontre plus cette espèce que dans les zoos.
												
					 
					
					
					Alors, pour tromper leur ennui, 
				les yakas avec leur petit cerveau et leur grande gueule, 
				viendront leur lancer des cacahuètes et se souviendront avec 
				nostalgie du temps béni où ils pouvaient le décourager 
				impunément.